Face à la hausse continue du coût de la vie, les syndicats suisses intensifient leurs revendications salariales. Les organisations Syna et Travail.Suisse, qui regroupent plusieurs fédérations de travailleurs, demandent une augmentation moyenne des salaires de 2% à partir de 2026. Cette mesure viserait à compenser la progression des primes d’assurance maladie et des loyers, tout en renforçant le pouvoir d’achat des ménages.

Une augmentation jugée nécessaire par les syndicats

Selon Thomas Bauer, responsable de la politique économique de Travail.Suisse, les rémunérations n’ont pas suffisamment suivi l’évolution du coût de la vie au cours des dernières années. Les syndicats estiment ainsi qu’il existe un besoin de rattrapage important afin d’éviter une perte progressive du niveau de vie des salariés.

De son côté, Syna illustre ses préoccupations par l’exemple d’un ouvrier du bâtiment titulaire d’un CFC, touchant entre 5738 et 6000 francs brut par mois. Selon l’organisation, après paiement des charges, le budget de ce type de ménage se retrouve tout juste équilibré, voire déficitaire.

Réactions à une déclaration controversée

La prise de position de Syna s’inscrit également dans un contexte marqué par les propos du directeur de l’Union patronale suisse, Roland A. Müller, qui avait affirmé qu’un salaire à plein temps ne devait « pas forcément suffire pour en vivre ». Des syndicats considèrent cette phrase comme particulièrement problématique, estimant qu’elle ne correspond pas à la réalité vécue par de nombreux travailleurs.

Des secteurs qui réclament davantage

Le domaine de la santé

Dans le secteur de la santé, les syndicats visent une revalorisation de 4% en 2026, invoquant une compensation jugée insuffisante face au renchérissement. Une manifestation d’envergure est d’ailleurs prévue à Berne en novembre prochain.

L’industrie MEM et la chimie-pharma

Dans l’industrie des machines, équipements électriques et métaux (MEM), la demande s’élève à +3,5%, avec pour objectif de préserver l’attractivité de la branche et de faire face à l’alourdissement des primes. Du côté des syndicats de la chimie et de la pharmacie, la revendication atteint +3,7%.

Le bâtiment et le service public

Après plusieurs années de stagnation, le secteur de la construction réclame une augmentation d’au moins 2%. Quant au service public, il est également touché par la question salariale. Pour Greta Gysin, présidente du syndicat transfair, les employés de La Poste, des transports publics et de la Confédération ont subi une longue période d’austérité. Elle estime qu’une revalorisation est désormais indispensable en reconnaissance du travail fourni.

L’hôtellerie-restauration

Dans le domaine de l’hôtellerie-restauration, les syndicats rappellent que le personnel a traversé une période difficile malgré une fréquentation élevée des établissements. Ils demandent non seulement des hausses salariales conséquentes, mais aussi de meilleures compensations pour le travail de nuit et les week-ends.

En rassemblant ces revendications, les syndicats souhaitent faire de 2026 une année charnière pour l’amélioration des conditions salariales, dans un contexte marqué par la hausse persistante des coûts de la vie quotidienne en Suisse.

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