Une décision parlementaire et ses économies potentielles
En mars, le Conseil fédéral a enregistré une avancée dans la lutte contre la hausse des coûts de la santé : le Parlement a validé, contre l’avis des lobbies, le principe du rabais de quantité pour les médicaments présentant un chiffre d’affaires élevé, avec une mise en œuvre prévue à partir de 2027. L’estimation des économies pour les assurés s’élève à environ 350 millions de francs par an.
Pressions américaines et réactions du secteur
Cette décision est observée à l’aune des tensions avec les États‑Unis, où Donald Trump demande une réduction des écarts entre les tarifs européens et américains. Pour certains acteurs, réduire les prix à ce moment pourrait être perçu comme provocateur et souligner des dissensions commerciales.
Réactions des acteurs industriels
Dans une interview publiée par la NZZ, le président de Novartis a déclaré que les prix des médicaments en Suisse étaient « beaucoup trop bas » et qu’il pourrait être nécessaire de les ajuster à la hausse pour répondre aux attentes du marché américain.
Rencontre avec le Conseil fédéral et les cantons
Dans ce contexte, l’industrie participera lundi après‑midi à une rencontre avec le Conseil fédéral et des représentants des cantons. Selon RTS, une partie du secteur souhaiterait notamment repousser l’entrée en vigueur du rabais de quantité.
La voix des génériques
Lors de son passage dans La Matinale de RTS, Gilbert Ghostine, président du conseil d’administration de Sandoz, a adopté une tonalité plus mesurée, rappelant la distinction entre les innovateurs et les génériques/biosimilaires et soulignant que les prix des génériques en Europe se rapprochent de ceux des États‑Unis. Il rappelle également que les marges des génériques restent très limitées aux États‑Unis, et mentionne que « 90 % des médicaments consommés aux États‑Unis sont des génériques ». Selon lui, les taxes douanières pourraient être évitées si les prix s’ajustaient.
Confiance dans le processus et perspectives
Ghostine voit dans cette situation une opportunité plutôt qu’une menace pour l’administration américaine de réformer son système de santé et de faire diminuer les coûts des médicaments. « Du point de vue de la Suisse, je suis confiant sur un bon résultat », affirme‑t‑il, appelant à soutenir les conseillers fédéraux, le SECO, notre diplomatie à Washington et la Chambre de commerce américano‑suisse.
Équilibre et primes 2026
Par ailleurs, le Conseil fédéral devrait rester réticent à suspendre des mesures importantes de contrôle des coûts de la santé. Cela intervient alors que la ministre de la Santé Elisabeth Baume‑Schneider doit annoncer mardi la hausse des primes pour 2026.