Procès en appel des viols de Mazan : un seul prévenu à la barre à Nîmes

Le procès en appel de l’affaire dite ‘des viols de Mazan’ a démarré lundi après-midi pour quatre jours dans le palais de justice de Nîmes.

Gisèle Pelicot a été violée pendant une dizaine d’années chez elle par des dizaines d’inconnus à l’instigation de son mari, qui la droguait préalablement.

En première instance, cinquante prévenus avaient comparu lors d’un procès fleuve, et des peines lourdes avaient été prononcées. La décision de Gisèle Pelicot de témoigner à visage découvert a fait d’elle une icône féministe à travers le monde.

Condamnations et procédure d’appel

Condamné en première instance à neuf ans de prison, l’accusé, un ex-ouvrier du bâtiment de 44 ans, comparaît libre et peut encourir, lors de ce nouveau procès, une peine pouvant atteindre vingt ans de réclusion.

« Je n’ai jamais voulu violer cette dame », a-t-il déclaré au début des débats. « Je n’ai jamais su qu’elle était droguée, et son mari ne m’a jamais dit cela ».

Selon l’un de ses avocats, Me Jean-Marc Darrigade, son client pensait participer à une soirée libertine consentie et s’est dit « piégé » par l’époux, Dominique Pelicot, dont la victime a divorcé depuis.

Un procès très suivi et mobilisations

Ce procès concentrera l’attention médiatique sur un seul accusé, contrairement au premier volet qui avait duré quatre mois. Plus de cent journalistes du monde entier sont de nouveau accrédités pour suivre les débats.

Des mobilisations féministes ont été annoncées tout au long de la semaine autour du palais de justice de Nîmes, où les audiences sont programmées jusqu’à jeudi.

Dominique Pelicot, présenté comme le « chef d’orchestre » des viols lors du volet initial, a été condamné à vingt ans d’emprisonnement et sera entendu comme témoin mardi après-midi.

État d’esprit et messages des avocats

Une prise de parole très attendue de Gisèle Pelicot, restée discrète depuis le verdict de décembre, est évoquée. Son avocate, Me Antoine Camus, explique qu’elle souhaite avancer dans sa vie tout en considérant que ce procès est nécessaire pour tourner la page.

Selon Me Camus, Gisèle Pelicot rappelle qu’« il n’y a pas de petit viol ». Elle peut avoir besoin que la justice confirme que l’ensemble des actes présentés comme viols sur les vidéos relève bien de viols.

By