Évolution et objectifs de l’acces à l’eau dans les écoles béninoises

Le Bénin a inscrit l’eau potable comme priorité nationale avec l’objectif d’atteindre une couverture complète d’ici 2030.

Selon Pierre Boutokpo, chef d’arrondissement de Yokpo, ce n’est pas une simple promesse : « C’est désormais une question de temps ».

Au niveau national, les chiffres témoignent de progrès: en 2017, 42% de la population rurale avait accès à l’eau potable; selon l’UNICEF, ce taux dépassait 79% en 2023. Toutefois, de nombreuses écoles restent confrontées à une pénurie de points d’eau propres.

Impact sur la scolarité

L’école de Yokpo, située à environ une heure de route de Cotonou, n’a aucun accès à l’eau.

Cette situation affecte directement les élèves, et particulièrement les filles lorsqu’elles ont leurs règles. Louise, élève, explique :

« Ça m’arrive de venir à l’école et d’apporter un peu d’eau et des serviettes pour me changer. »

« Mais dans notre établissement, il n’y a pas d’eau pour se laver les mains après », ajoute-t-elle.

Selon Philippe Leganme, surveillant, l’absence d’accès à l’eau pour l’hygiène et la propreté peut limiter l’assiduité et influer sur le déroulement régulier des cours, ce qui se répercute sur les résultats des élèves.

Effets sur l’assiduité et la santé

La manque d’eau sur place peut entraîner des absences et des retards, tandis que l’hygiène demeure une préoccupation majeure pour les jeunes et le personnel éducatif.

Des actions en cours et perspectives

Un château d’eau est en cours de construction à Yokpo, dont la mise en service est prévue pour fin 2026. Ce projet s’inscrit dans l’objectif du gouvernement béninois, soutenu par l’ONU et des ONG comme Helvetas.

Helvetas rappelle les bénéfices des infrastructures hydrauliques dans les écoles: l’organisation a notamment construit un puits à Banikoara il y a trois ans, et les effets positifs se font déjà sentir.

Abdias Bio Sika, chargé de projet chez Helvetas, souligne que l’installation d’un point d’eau dans l’école a permis aux élèves de rester sur place et d’approvisionner localement, améliorant l’hygiène et l’accès à l’eau pour les repas et les boissons.

Avec l’eau potable et des toilettes séparées, la présence des jeunes filles en classe s’est renforcée et les autorités observent une réduction des maladies comme la diarrhée ou le choléra qui se manifestaient lorsque les élèves devaient quitter le village pour trouver de l’eau.

Mathias Adjov, directeur de l’école de Banikoara, note que les enfants sont en meilleure santé et que ce facteur contribue à un meilleur suivi des activités pédagogiques.

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