Lorsque les températures grimpent, beaucoup de personnes constatent une augmentation de l’irritabilité et des tensions. Plusieurs recherches scientifiques suggèrent qu’il existe un lien entre chaleur et comportement agressif, aussi bien dans des contextes expérimentaux que dans la vie quotidienne.
Les premières observations scientifiques
Dès les années 1970, des expériences ont analysé l’influence de la chaleur sur l’humeur. Dans l’une d’elles, des étudiants placés dans deux salles climatisées à des températures différentes étaient confrontés à un inconnu qui les complimentait ou les critiquait. Les participants avaient la possibilité de répondre en envoyant une décharge électrique. Les résultats ont montré que les réactions agressives étaient plus fréquentes dans la pièce la plus chaude.
Études en milieu sportif et routier
Des travaux de la Bibliothèque nationale de médecine des États-Unis portant sur la Ligue nationale de football américain ont relevé que les infractions aux règles augmentaient lors des fortes chaleurs. Un constat similaire a été fait sur la route dans les années 1980. Lorsque des automobilistes restaient bloqués à un feu rouge par une voiture immobile, les coups de klaxon se multipliaient davantage en période de chaleur intense, surtout dans les véhicules dépourvus de climatisation.
Agressivité et chaleur : analyses sur le long terme
Une recherche américaine menée sur une période de 45 ans a mis en évidence que les agressions violentes étaient plus nombreuses durant les vagues de chaleur. Plus récemment, une étude de 2021 a noté une hausse de 18 % des violences entre détenus lors des journées particulièrement chaudes.
Effets physiologiques de la chaleur
L’impact de la chaleur ne se limite pas au comportement : le corps est également fortement sollicité. Pour réguler sa température interne, l’organisme augmente la transpiration et provoque une dilatation des vaisseaux sanguins, ce qui fait baisser la tension artérielle. Le cœur doit alors fournir un effort supplémentaire, ce qui peut devenir une source de stress physiologique.
Le rôle de la vasopressine
Selon le professeur Hanns-Christian Gunga, de l’hôpital universitaire de la Charité à Berlin, les habitants d’Europe centrale et occidentale considèrent généralement qu’une température estivale confortable se situe entre 22 et 25°C. Au-delà de 30°C, les conditions sont souvent perçues comme pénibles. Des recherches montrent que la chaleur stimule la sécrétion de vasopressine, une hormone impliquée dans la régulation de l’équilibre hydrique de l’organisme. Cette hormone agit particulièrement lorsque le corps perd beaucoup de liquides, situation fréquente par temps chaud. Elle est aussi associée à une tendance accrue à l’agressivité, ce qui pourrait expliquer une partie des comportements observés en période de forte chaleur.