Écart démographique et enjeux de participation électorale
La voix des électeurs âgés de plus de 65 ans pèse nettement plus lourde dans les urnes que celle des moins de 30 ans, les baby-boomers étant plus nombreux et votant deux fois plus souvent, d’après les constatations évoquées.
Pour tenter d’équilibrer ce rapport de force, la politologue Rahel Freiburghaus a récemment avancé deux pistes radicales: retirer le droit de vote passé un certain âge ou accroître le poids des suffrages des jeunes. Ces propositions ne semblent pas faire consensus parmi les partis jeunes, qui privilégient leurs propres approches.
Des propositions portées par les partis jeunes
Certains groupes jeunesse explorent de nouvelles formes de participation. Les Jeunes du Centre proposent ainsi un « droit de vote familial »: une voix supplémentaire par enfant attribuée aux parents. Selon leur président Benedikt Schmid, cette mesure viserait à encourager les discussions politiques dans les foyers et à mieux prendre en compte les préoccupations des plus jeunes.
Par ailleurs, d’autres acteurs prônent un élargissement du droit de vote. La Jeunesse socialiste souhaite inclure les personnes étrangères et abaisser l’âge de vote à 16 ans. Du côté des Jeunes vert’libéraux, on soutient aussi le vote des jeunes à partir de 16 ans et la création de structures comme les Parlements de jeunesse. Les Jeunes Verts vont plus loin, appelant à un droit de vote dès 14 ans et à une éducation civique plus vivante pour stimuler l’implication des jeunes.
Positions prudentes des partis conservateurs et libéraux
Les Jeunes UDC et les Jeunes Libéraux-Radicaux expriment des réserves vis-à-vis de l’élargissement du corps électoral. Le président des Jeunes UDC, Nils Fiechter, affirme qu’il ne faut pas compenser artificiellement une faible participation et invite chacun à se rendre aux urnes.
Quant à Jonas Lüthy, président des Jeunes Libéraux-Radicaux, il n’entrevoit pas de problème dans la faiblesse démographique des jeunes générations mais s’inquiète d’un recul de la solidarité entre les âges; il appelle à mobiliser plus systématiquement les jeunes, convaincu que la participation active reste la meilleure manière de rééquilibrer les rapports.