Selon les dernières estimations publiées mercredi par le Conseil fédéral, le déficit prévu des finances fédérales pour 2025 devrait être nettement inférieur aux anticipations initiales. Cette amélioration s’explique en grande partie par des rentrées fiscales supérieures aux prévisions, notamment au niveau de l’impôt fédéral direct.
Recettes fiscales en hausse
Les données fiscales de l’année écoulée ont dépassé les attentes, ce qui a conduit à une réévaluation à la hausse des recettes attendues pour 2025, soit environ 1,5 milliard de francs supplémentaires. Le produit de l’impôt sur le bénéfice bénéficie particulièrement des revenus exceptionnels enregistrés en 2022 et 2023 par les sociétés genevoises spécialisées dans le négoce de l’énergie et des matières premières. Ces recettes, qualifiées par le gouvernement de « phénomène temporaire », devraient représenter environ 900 millions en 2025.
À l’inverse, les projections indiquent un recul du produit de la TVA d’environ 200 millions de francs.
Dépenses supplémentaires et programme Horizon Europe
Les dépenses ordinaires devraient progresser de près de 200 millions de francs. Cette évolution est principalement liée à des crédits additionnels votés en cours d’année, notamment les 666 millions destinés à la participation de la Suisse au programme-cadre européen pour la recherche et l’innovation, qui englobe Horizon Europe.
Le Conseil fédéral souligne qu’il s’agirait d’une première depuis l’introduction en 2003 du mécanisme dit « frein à l’endettement » : les dépenses ordinaires pourraient dépasser le budget initialement fixé.
Un excédent ordinaire plutôt qu’un déficit
Alors qu’un déficit ordinaire de 500 millions était prévu, les nouvelles projections indiquent désormais un excédent de financement de 700 millions. La différence, estimée à 1,2 milliard de francs, marque une révision significative des prévisions budgétaires pour l’année à venir.
Le programme d’économie reste nécessaire
Malgré cette évolution positive, le Département fédéral des finances (DFF) souligne que ces résultats ne remettent pas en cause la nécessité du programme d’allégement budgétaire 27. Selon le DFF, sans ce plan d’économies, des déficits de plusieurs milliards sont probables durant les prochaines années couvertes par le plan financier.
Budget extraordinaire et soutien aux CFF
Le budget extraordinaire, pour sa part, se détériore. Cette évolution est due à un versement unique de 850 millions de francs destiné à renforcer la stabilité financière des CFF. Parallèlement, des recettes extraordinaires plus élevées que prévu (+200 millions) sont attendues, en partie grâce à une distribution accrue du bénéfice de la Banque nationale suisse (BNS).
Droits de douane américains : impact limité en 2025
Concernant la politique commerciale, le Conseil fédéral estime que les droits de douane de 39 % appliqués par les États-Unis aux produits suisses ne devraient pas avoir de conséquences majeures sur les finances fédérales en 2025.
Il reste toutefois incertain de savoir comment les entreprises suisses s’adapteront à ce contexte. Leur comportement pourrait influencer indirectement l’évolution des recettes, que ce soit par les cotisations TVA, le recours éventuel au chômage partiel ou d’autres effets différés sur les finances publiques.