Une politique de soutien financier étendue aux réfugiés détenteurs du permis S à Fribourg
En Suisse romande, seule la région de Fribourg propose des bourses d’études aux étudiants disposant d’un permis S, une particularité qui distingue ce canton des autres. En effet, dans les cantons de Vaud, Neuchâtel et du Valais, ces aides sont réservées aux titulaires de permis F, tandis que le Jura pratique une politique plus restrictive, en limitant l’accès uniquement à certains titulaires de permis. À Genève, la résidence sur le territoire depuis au moins cinq ans est requise, sans distinction de permis, pour bénéficier d’une aide financière dans le cadre des études.
Une initiative visant à favoriser l’intégration et l’accès à la formation
Selon Pierre Pillonel, chef du service fribourgeois des subsides de formation, cette mesure s’inscrit dans le cadre du concordat suisse, qui prévoit que les réfugiés puissent bénéficier de bourses d’étude. Cependant, Fribourg va plus loin en permettant à certains réfugiés avec permis S d’accéder à ces aides. La démarche a pour objectif de faciliter l’intégration des personnes réfugiées en leur offrant la possibilité de suivre une formation, même lorsque leurs diplômes étrangers ne sont pas reconnus officiellement en Suisse.
Un soutien financier à l’éducation comme alternative à l’aide sociale
Pour l’année 2024, les autorités fribourgeoises estiment qu’environ une centaine de bénéficiaires du permis S pourraient être éligibles à ces bourses d’études. L’intention est de réduire la dépendance à l’aide sociale en privilégiant des aides consacrées à la formation, qui contrairement à l’aide sociale, n’ont pas à être remboursées. Etienne Guerry, coordinateur au service fribourgeois de l’action sociale, précise que ces subsides visent à prioriser l’accès à l’éducation et à encourager l’autonomie des étudiants réfugiés.
Une démarche concrète pour soutenir la jeunesse réfugiée
Anastasiia Fedorova, étudiante à la Haute École de travail social de Fribourg, bénéficie d’un permis S et évoque ses difficultés financières, notamment pour l’achat de livres, très coûteux en Suisse. Témoignant lors du journal du 19h30 de la RTS, elle indique qu’elle espère pouvoir bénéficier de cette bourse pour poursuivre ses études dans de meilleures conditions. Arrivée d’Ukraine il y a deux ans et demi, elle souhaite ainsi faciliter son intégration académique dans le canton.