Conflits au Liban et à Gaza : dernières évolutions
Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait deux morts et sept blessés, selon le ministère libanais de la Santé, alors que les autorités évoquent la possibilité d’une intensification des attaques contre le Hezbollah pro‑iranien. Malgré le cessez‑feu conclu en novembre 2024, l’armée israélienne poursuit des opérations régulières dans le sud du Liban, visant selon elle des positions du Hezbollah.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé le mouvement chiite d’essayer de se «réarmer», tandis que les échanges et les tensions militaires se prolongent dans la région après des semaines de raid et de ripostes.
Échanges de dépouilles et cadre du cessez‑le‑feu à Gaza
Le ministère de la Santé à Gaza, contrôlé par le Hamas, a annoncé la restitution par Israël de 45 corps palestiniens dans le cadre de l’accord de cessez‑le‑feu en vigueur depuis le 10 octobre. Selon les termes de l’accord, Israël doit remettre les dépouilles de 15 Palestiniens pour chaque dépouille d’un otage israélien restituée de Gaza.
Arrestation d’une haute responsable militaire israélienne
L’ex-procureure générale de l’armée israélienne, Yifat Tomer‑Yerushalmi, a été arrêtée dans le cadre d’une enquête sur la fuite d’une vidéo montrant des violences en 2024 contre des détenus palestiniens dans une prison de haute sécurité. Après sa démission annoncée vendredi, Mme Tomer‑Yerushalmi avait brièvement disparu dimanche, alimentant des spéculations dans la presse sur une éventuelle tentative de suicide.
Dans un message publié sur Telegram, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a annoncé que, compte tenu des événements nocturnes, le Service pénitentiaire ferait preuve d’une vigilance accrue pour assurer la sécurité de la détenue placée en garde à vue au centre concerné.
Identifications et retours des otages
Les dépouilles rendues par le Hamas dimanche ont été identifiées comme celles de trois soldats israéliens enlevés le 7 octobre 2023. Le bureau du Premier ministre a précisé qu’au terme du processus d’identification, mené par l’Institut national de médecine légale en coopération avec la police et le rabbinat militaire, les familles des otages tombés au combat ont été informées et leurs proches rapatriés et identifiés. Les défunts identifiés sont le capitaine américano‑israélien Omer Neutra, âgé de 21 ans lors de l’enlèvement, le caporal Oz Daniel, 19 ans, et le colonel Assaf Hamami, 40 ans, l’officier le plus gradé retenu par le Hamas.
Par ailleurs, l’armée a indiqué que le Hamas avait remis à la Croix‑Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages et qu’ils étaient en route vers les troupes de Tsahal dans Gaza, dans le cadre de l’accord de cessez‑le‑feu. Le ministère rappelle que l’identification et le rapatriement des corps se font en coordination avec les services compétents et les autorités religieuses.
Prolongations et tensions au Liban
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a menacé d’intensifier les attaques contre le Hezbollah dans le sud du Liban et a réaffirmé que l’engagement du Liban à désarmer le groupe pro‑iranien devait être tenu. Des informations libanaises faisaient état d’une frappe utilisant un missile guidé contre une voiture dans le sud du pays, ajoutant à la pression régionale autour du Hezbollah et des tensions frontalières.
Des combats ont été signalés samedi dans le sud du Liban, avec quatre morts et trois blessés, selon le ministère libanais de la Santé, dans un contexte d’escalade après un accord de trêve qui demeure fragile près d’un an après son entrée en vigueur.
Élargissement des échanges et réaction internationale
La Turquie a annoncé l’organisation à Istanbul d’une réunion lundi réunissant des ministres des Affaires étrangères de pays musulmans en soutien au plan de paix américain pour Gaza. Le chef de la diplomatie turque a indiqué que la rencontre visait à évaluer les progrès et à envisager les étapes futures pour la région.
Le Qatar a déclaré s’attendre au respect du cessez‑le‑feu dans la bande de Gaza et a exprimé l’espoir que les parties s’en tiennent à l’accord soutenu par les États‑Unis, tout en évoquant certaines violations ayant conduit à de nouvelles frappes israéliennes.
Aide humanitaire et appels à la retenue
Le Royaume‑Uni prévoit de débloquer une enveloppe de 4 millions de livres (environ 4,5 millions d’euros) au profit du service antimines des Nations Unies (UNMAS) afin de renforcer les efforts de déminage dans la bande de Gaza et d’améliorer l’acheminement de l’aide humanitaire. La cheffe de la diplomatie britannique, Yvette Cooper, a reiteré l’importance d’assurer une aide massive à Gaza et de permettre un démantèlement des mines pour faciliter l’acheminement des secours et, à terme, une paix durable.
Selon l’ONU, plus de 24 000 tonnes d’aide ont pu entrer à Gaza depuis le début du cessez‑le‑feu. Les agences humanitaires soulignent toutefois des défis de financement et de coordination avec Israël, malgré l’augmentation des flux d’aide depuis le 10 octobre. Ramiz Alakbarov, coordinateur spécial adjoint de l’ONU pour les territoires palestiniens, a indiqué que les distributions avaient repris à l’échelle communautaire et domestique, tout en appelant à des soutiens accrus pour l’aide humanitaire.
Retours et perspectives des dépouilles
Des dépouilles remises à Israël par la Croix‑Rouge ont impliqué des transferts supplémentaires des otages vers les troupes israéliennes. Les Brigades Ezzedine al‑Qassam avaient annoncé sur leur compte Telegram qu’elles remettraient les corps de « deux prisonniers israéliens », alors que l’ensemble des restes des otages décédés encore à Gaza a été progressivement restitué selon les termes de l’accord de cessez‑le‑feu.
Dans ce cadre, l’armée a indiqué que des corps non identifiés avaient été transférés par la Croix‑Rouge et que les autorités mèneraient les analyses nécessaires dans les laboratoires médico‑légaux afin d’établir les identités et d’organiser les rapatriements.
Tensions régionales et regards vers l’avenir
Les pays impliqués restent vigilants face à la possibilité d’une reprise des hostilités et à l’éventualité d’un déploiement de forces internationales après le conflit. Le Premier ministre israélien a confié son veto sur certains aspects d’une éventuelle force internationale, en particulier en ce qui concerne le déploiement de troupes turques, invoquant les relations du pays avec le Hamas et les enjeux de sécurité d’Israël.
Conclusion
Alors que les acteurs internationaux appellent au respect du cessez‑le‑feu et à l’évitement d’un retour à de nouvelles violences à Gaza, les tensions se poursuivent aux frontières et les questions liées aux otages et dépouilles restent au cœur des échanges, dans le cadre des accords négociés, notamment avec le soutien des États‑Unis.