KorSonoR Genève : immersion entre arts sonores et arts visuels (2e édition)

Sur environ trois semaines et demie, KorSonoR explore les résonances entre les arts sonores et les arts visuels à travers des expositions, des installations et des performances, y compris des formats transversaux. Cette deuxième édition genevoise réunit une vingtaine d’artistes, des duos ou projets collectifs, issus de dix pays et âgés de 30 à 87 ans.

Les arts sonores ne relèvent pas strictement de la musique ou du concert, rappelle Olivier Kaeser, historien d’art et fondateur d’Arta Sperto qui pilote KorSonoR. Entre plusieurs domaines définis, ils restent souvent intimistes et touchent des publics qui n’ont pas forcément les codes pour interpréter les images. Les sons agissent sur le corps, la sensibilité et le cerveau, et invitent à regarder l’environnement — architectural, naturel, patrimonial ou spatial — sous un autre angle, résume-t-il.

UNE DISCOTHÈQUE DES SONS DU QUOTIDIEN

Parmi les propositions, l’installation Niemandsland de Dimitri de Perrot est présentée en exposition du mardi au jeudi, puis sous forme de live sets du vendredi au dimanche. Décrite comme une discothèque du quotidien réunissant sons et bruits de la vie ordinaire, elle invite le public à se déplacer librement.

Selon Kaeser, Niemandsland propose un parcours en quatre étapes au fil d’une journée: domicile, univers de bureau, déplacements et enfin restaurant, bars et lounges. Bien que ces sons ne soient pas d’un caractère purement documentaire, leur mélange crée une narration du quotidien qui peut nourrir l’imaginaire et des explorations personnelles.

Les live sets autour de cette installation prévoient des interventions de quinze minutes, cinq fois par jour.

Les intentions des artistes autour de la performance visent à explorer le dialogue entre geste et son, le tout autour d’une ambiance lounge et festive au fil des séances.

UN DÔME SONORE

Autre pièce majeure, Multiverse of a Birdcage, collaboration du sculpteur et musicien Alexandre Joly avec le compositeur Daniel Zea, réunit dix-sept panneaux acoustiques en bois suspendus, formant un acousmonium à voix multiples. Parcourus par environ 1500 piezos, ces éléments vibrent sous l’effet d’un signal et diffusent les contributions de quarante artistes, rassemblées par les deux concepteurs. Le dispositif place le public au centre et croise arts visuels et son pour une expérience immersive.

KorSonoR déploie ses œuvres dans différents lieux genevois, tels que le Commun, le Musée d’art et d’histoire et la Fonderie Kugler, avec une prolongation notable à Venise.

Pour Olivier Kaeser, l’enjeu est de trouver l’écrin idéal pour chaque œuvre, performance ou installation, renforçant les liens avec l’architecture ou les environnements naturels existants.

Propos recueillis par Anne Laure Gannac. Adaptation web: Melissa Härtel. 2e édition de KorSonoR, Genève, divers lieux, du 22 octobre au 16 novembre 2025.

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