Lausanne renature ses rivières pour la biodiversité et la sécurité urbaine

Lausanne met en œuvre une stratégie de renaturation des rivières visant à renforcer la biodiversité et la sécurité urbaine face au réchauffement climatique. Lors d’une conférence de presse tenue mercredi, le conseiller municipal Pierre-Antoine Hildbrand a déclaré: « C’est l’occasion de faire face à une double crise ».

Des analyses de terrain menées par des agents qui vont sur le terrain et vont dans l’eau ont permis d’identifier des tronçons prioritaires dans le territoire communal. Trois projets sont en cours ou sur le point de démarrer sur les hauteurs de la ville.

Projets prioritaires et emplacements

Le ruisseau de Vennes, situé non loin du CHUV, sera revitalisé afin de diversifier les milieux naturels. À Rovéréaz, le petit cours d’eau du Riolet sera élargi, avec la création d’une prairie inondable qui joue le rôle essentiel d’amortisseur naturel en cas de crue. Les sources de la Bressonne, qui prennent naissance sur les pentes du Jorat, seront remises à ciel ouvert, ce qui renforcera la migration des amphibiens.

Évolution stratégique et état des lieux

Ces travaux témoignent d’un changement de stratégie en ce qui concerne l’aménagement des rivières, autrefois davantage canalisées et enterrées pendant des dizaines d’années. « Il faut défaire ce qu’on a fait par le passé », constate Pierre-Antoine Hildbrand. Une évaluation de la qualité des cours d’eau a révélé que 30 % d’entre eux présentent « une morphologie trop artificialisée », ce qui les empêche de jouer leur rôle face aux aléas climatiques et d’accueillir une biodiversité riche.

Connectivité et critères de localisation

Sébastien Apothéloz, chef du Service de l’eau, rappelle que « si un cours d’eau est logé entre deux voies de tram, il ne sera connecté à rien et n’aura pas de biodiversité ». La connectivité avec le milieu naturel oriente ainsi les choix: il faut repérer des sites proches de forêts ou d’autres plans d’eau, dégagés des contraintes du bâti.

Cette logique explique pourquoi les rivières du Flon et de la Louve, parmi les plus importantes et les mieux connus du territoire lausannois, ne figurent pas dans les projets de renaturation.

Rivières à potentiel et regard sur l’avenir

Aujourd’hui, ces rivières se trouvent à plusieurs dizaines de mètres sous la ville et servent surtout de collecteurs d’eaux usées. Leur réouverture en surface serait, selon les responsables, avant tout un enjeu d’urbanisme et d’aménagement du territoire.

Hildbrand souligne néanmoins une forte demande pour exposer ces cours d’eau à l’air libre et note une volonté politique d’avancer dans cette direction. Toutefois, « l’horizon de réalisation n’est pas dans ce préavis ».

Pour l’instant, Lausanne privilégie les tronçons sur lesquels une action est possible. En plus des trois projets de « Rivières vivantes » déjà lancés, onze sites supplémentaires offrent des possibilités de revitalisation sur le territoire communal.

Source: ats/miro

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