Contexte et chiffres clés

Le Centre hospitalier du Valais romand (CHVR) constate une progression des incivilités visant son personnel. Les chiffres témoignent d’une augmentation entre 2023 et 2025: 193 cas en 2023, 244 en 2024 et 207 incivilités signalées à la mi-août 2025. Lors d’une conférence de presse ce mercredi, Chrystel Carrupt, directrice ad interim, a résumé la situation: « Il s’agit d’une problématique nationale, d’un phénomène sociétal auquel nous devons faire face ». Elle a ajouté que tous les services de l’établissement sont concernés, et pas uniquement les urgences ou la psychiatrie.

Les agressions recensées recouvrent des actes physiques, verbaux ou à caractère sexuel. S’y ajoutent des atteintes à l’honneur (menaces, discriminations, comportements hostiles) et des atteintes au droit à l’image, notamment par la diffusion non autorisée de photos ou de vidéos.

Mesures et dispositif déployé

Pour répondre à cette hausse, l’Hôpital du Valais a instauré une directive institutionnelle de tolérance zéro envers les incivilités visant son personnel, y compris administratif. En coopération avec ses professionnels de terrain, la direction et le Conseil d’administration rappellent qu’ils ne tolèrent pas ce type de débordements. Cette démarche vise à protéger les 6200 collaborateurs, à dissuader les comportements hostiles, à soutenir les victimes et à préserver la qualité des soins pour la population.

Des actions concrètes immédiatement mises en œuvre

Des mesures concrètes sont introduites dès ce mardi : une formation en ligne sera progressivement accessible à l’ensemble du personnel du Valais romand (CHVR), afin de mieux comprendre les formes d’incivilités, d’identifier les comportements à risques et de renforcer les stratégies de prévention. Dans le Haut-Valais, des formations à la désescalade existent déjà depuis plusieurs années.

Un lien Intranet permettra au personnel de signaler les petites et les grandes incivilités. Une campagne d’affichage et une brochure seront déployées au sein des différentes unités de l’Hôpital du Valais pour sensibiliser patients et visiteurs à certaines réalités du terrain.

« Cette démarche veut générer un dialogue avec les patients et les familles et préserver nos collaborateurs, afin de réduire les souffrances physiques, psychiques et sociales, ainsi que la démotivation du personnel et les atteintes à la qualité des soins », a poursuivi Chrystel Carrupt.

Regards et appel au civisme

« Lors de la période Covid-19, la population a reconnu par ses applaudissements l’importance de l’hôpital et des soignants et pourtant des incivilités avaient déjà lieu à cette époque », a rappelé Eric Bonvin, le directeur général de l’Hôpital du Valais. « Notre démarche est un appel à un sursaut citoyen pour davantage de respect du personnel soignant. La tonalité de cette campagne se veut préventive et conviviale », a-t-il conclu.

Selon l’établissement, les incivilités ont augmenté de 68% sur deux ans, chiffre évoqué dans une interview avec Eric Bonvin publiée par Forum.

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