Benedikt Roos nommé à la tête de l’Armée suisse

Le général Benedikt Roos, âgé de 60 ans et officier de carrière, prendra ses nouvelles fonctions en tant que commandant de l’armée suisse à partir du 1er janvier. Promu au grade de commandant de corps, il occupe désormais la plus haute catégorie de grades militaires en temps de paix dans la Confédération helvétique. Depuis 1997, il a occupé diverses responsabilités au sein des forces armées, notamment en tant que commandant des Forces terrestres depuis août 2024.

Fort de son parcours, de sa formation et de son expérience, Benedikt Roos est considéré comme une figure particulièrement apte à relever les défis majeurs pour l’armée suisse. Selon le ministre de la Défense, Martin Pfister, ses compétences seront essentielles pour faire face aux enjeux liés à l’acquisition de nouveaux avions de combat, au système de défense anti-aérien, à la modernisation des troupes et à la cyberdéfense.

Une responsabilité axée sur la confiance et la communication

Le nouveau chef de l’armée a souligné que la responsabilité doit être au cœur de ses missions, notamment envers ses hommes, le département, la politique, les médias et la population. Fidèle à cette vision, il souhaite contribuer à restaurer la confiance dans une institution confrontée à plusieurs affaires difficiles ces dernières années.

Les enjeux liés à l’âge et la vision de l’avenir

Selon André Duvillard, ancien délégué du Réseau national de sécurité, le choix de Benedikt Roos, dont l’âge de 60 ans peut paraître élevé, s’inscrit dans une logique de transition. Il note que cette nomination montre que le mandat du général pourrait être limité dans le temps, puisque la retraite légale pourrait intervenir dans cinq ans, permettant ainsi un engagement concentré durant cette période.

Dans l’analyse d’André Duvillard, la sélection des candidats s’est aussi appuyée sur des critères plus subtils, tels que la maîtrise des langues ou la personnalité, en plus du parcours professionnel. La finalisation de cette nomination a été marquée par un processus de sélection qui a dépassé les aspects purement techniques.

Serge Bavaud nommé à la direction du SRC

Le 52 ans, originaire du canton de Fribourg, Serge Bavaud prendra officiellement ses fonctions à la tête du Service du renseignement de la Confédération (SRC) à partir du 1er novembre. Son prédécesseur, dont le mandat devait initialement se poursuivre jusqu’à la fin mars 2026, quittera ses fonctions à la fin de l’année, après avoir été nommé ambassadeur en Algérie en juin dernier.

Pour Martin Pfister, il s’agit d’une nomination stratégique, compte tenu de l’expérience plurielle de Serge Bavaud dans les domaines de la politique de sécurité, du renseignement, et de la diplomatie. Il a notamment œuvré depuis 2014 au sein du Centre de gestion des crises du Département fédéral des affaires étrangères, qu’il a dirigé depuis 2022.

Défis et enjeux pour le nouveau directeur du SRC

Dans un contexte de tensions accrues, la Suisse a besoin d’un service de renseignement doté de structures modernes et efficaces. La sécurité intérieure représente un aspect clé, tout comme la capacité à répondre rapidement aux problématiques liées au personnel et aux relations avec les cantons et partenaires internationaux, comme l’a souligné Martin Pfister.

Contexte institutionnel et enjeux politiques

Les démissions de Thomas Süssli et Christian Dussey, survenues fin février, ont eu lieu dans un contexte marqué par une crise au sein du renseignement suisse. Ces départs ont été surprenants et intervenus peu avant l’annonce officielle du gouvernement, dans une période où plusieurs affaires touchant le Département fédéral de la défense (DDPS) ont également été rendues publiques, notamment le rapport préoccupant sur le groupe Ruag MRO.

Le groupe militaire Ruag MRO, entre autres controverses comme la question des « prix fixes » des F-35, reflète les difficultés de la modernisation et de la restructuration engagées par la Suisse dans ses forces armées et ses services de renseignement. Christian Dussey avait évoqué lors de son départ l’usure et la fatigue liées à ces enjeux majeurs pour le système de sécurité national.

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