Une recherche menée par le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et l’Université de Genève, publiée dans la revue Nature Neuroscience, met en lumière un phénomène surprenant : l’exposition à des avatars malades en réalité virtuelle pourrait activer le système immunitaire d’une manière similaire à une infection réelle.
Quand la réalité virtuelle stimule les défenses immunitaires
Dans le cadre de l’expérience, environ 250 volontaires ont été placés devant des visages numériques via un casque de réalité virtuelle ou un écran. Certains visages affichaient une expression neutre, d’autres traduisaient la peur, tandis que d’autres encore montraient des signes visibles de maladie, comme des symptômes rappelant la varicelle.
Pendant quinze minutes, les chercheurs ont enregistré l’activité cérébrale et analysé des échantillons sanguins des participants. Selon leurs observations, la vision d’avatars « malades » a induit une activation des zones du cerveau liées à la détection des menaces et à la régulation immunitaire. Dans le sang, des marqueurs proches de ceux retrouvés en cas d’infection réelle ont également été identifiés.
Des réactions biologiques comparées à un vaccin
Pour approfondir l’analyse, les scientifiques ont ensuite comparé ces résultats à ceux obtenus auprès d’un groupe ayant reçu un vaccin contre la grippe. Les similitudes observées entre les biomarqueurs des deux situations – exposition virtuelle et vaccination – suggèrent que le cerveau serait capable d’anticiper une menace infectieuse et de déclencher une réponse défensive en conséquence, avant même qu’un agent pathogène ne soit présent.
Des perspectives prometteuses pour la recherche médicale
Ces travaux ouvrent de nouvelles pistes dans plusieurs domaines : compréhension de l’effet placebo, étude des troubles psychosomatiques ou encore modulation ciblée des défenses immunitaires. Les chercheurs soulignent que, dans le futur, la réalité virtuelle pourrait être envisagée comme un outil complémentaire pour renforcer ou réguler certaines réponses immunitaires, améliorer l’efficacité vaccinale ou encore accompagner des thérapies destinées aux personnes souffrant d’allergies.