Les salariés de la RTS appellent à rejeter l’initiative sur la redevance
Le personnel de la RTS a publié un manifeste et organisé une conférence de presse jeudi pour s’opposer à l’initiative portée par l’UDC, les Jeunes PLR et l’Usam, qui propose une réduction de la redevance à 200 francs. L’électorat sera appelé à se prononcer sur ce sujet lors du vote de mars 2026.
Un appel à l’action et le cadre de neutralité
Alexandre Madrigali, président du SSM à Genève, indique que le service public a été soumis à des attaques et que les salariés souhaitent mener une campagne en complément de l’employeur, qui est tenu de rester neutre. La RTS interdit cependant à ses collaborateurs de militer publiquement à visage découvert. Pour certains, cela ressemble à une hypocrisie: il faut représenter le service public sans pouvoir le défendre pleinement.
Conditions de travail, inquiétudes et conséquences potentielles
Le texte évoque un climat délétère, une angoisse permanente, la peur de critiquer la direction, des postes non remplacés et une charge de travail croissante. Une collaboratrice affirme que ces éléments impactent la qualité des contenus, et que la direction refuse de les reconnaître. Des licenciements collectifs seraient prévus chaque année jusqu’en 2029 si l’initiative passe, ce que les salariés jugent inacceptable. La RTS rappelle comprendre les inquiétudes et précise qu’elle ne donnera pas de consignes de vote, rappelant que ce n’est pas son rôle.
Du côté des chiffres et des risques pour la production
Les salariés estiment que la réduction à 200 francs aurait des effets lourds: certaines émissions comme Temps Présent ou Passe-moi les jumelles pourraient ne plus être produites faute de moyens; des scénarios évoqués comprennent des programmes germanophones sous-titrés ou une centralisation à Zurich. Des démarches similaires ont été menées au Tessin et du côté du RSI.
Un regard sur l’opinion publique et l’enjeu pour l’emploi
Alexandre Madrigali rappelle les chiffres évoqués par un sondage 20 minutes/Tamedia selon lesquels l’opinion pourrait être prête à accepter le projet. Il souligne aussi que la précédente votation avait montré un soutien important, et que près de 3 000 postes seraient directement menacés en Suisse si l’initiative passe. L’employeur précise que le personnel est concerné, mais que la RTS ne donnera pas de consignes de vote, car il n’en a pas le droit.
