Contexte et objectifs des mesures européennes
La Commission européenne envisage, dans un premier temps, de réduire de moitié les quotas d’importation d’acier étranger sans droits de douane autorisés annuellement pour l’Union européenne, a indiqué Stéphane Séjourné, vice‑président exécutif, dans un message publié sur X.
Harmonisation des droits de douane après les quotas
Les importations qui dépassent ces quotas pourraient voir leurs droits de douane doublés, passant de 25% à 50%, selon les propositions de la Commission encore soumises à l’approbation des 27 États membres et du Parlement européen.
Ces mesures visent à aligner les niveaux sur ceux pratiqués par les États-Unis et le Canada, selon les propositions.
Remplacement de la clause de sauvegarde et contexte international
Le plan vise à remplacer la clause de sauvegarde instaurée en 2019 et qui expire à la mi-2026.
Par ailleurs, l’UE discute parallèlement avec Washington d’une exemption de droits de douane pour l’acier européen, dans la perspective de renforcer le soutien mutuel contre les capacités industrielles chinoises.
État du secteur et enjeux économiques
Selon le commissaire, l’industrie sidérurgique européenne était au bord de l’effondrement. L’objectif est de la protéger afin de favoriser l’investissement, la décarbonation et la compétitivité.
World Steel indique que l’année dernière la Chine a produit plus de 1 000 millions de tonnes d’acier, soit plus de la moitié de la production mondiale, devant l’Inde (149 millions), le Japon (84 millions) et les États‑Unis (79 millions).
En comparaison, l’Allemagne a produit 37 millions de tonnes, l’Espagne 12 et la France moins de 11.
Les industriels européens font face à une concurrence liée aux subventions chinoises et aux surcapacités qui pèsent sur les prix mondiaux.
Conséquences sociales et fermeture de sites
La conjoncture, aggravée par la hausse des coûts énergétiques liée à la guerre en Ukraine et par une demande européenne atone dans des secteurs comme l’automobile et le bâtiment, a conduit à des plans sociaux et à des fermetures d’usines, suscitant des inquiétudes sur des effets en cascade dans le secteur.
Le secteur compte encore environ 300 000 emplois directs et 2,5 millions d’emplois indirects dans l’Union européenne.