Contexte historique

Avec le navigateur Fred Noonan, Amelia Earhart avait quitté Oakland, en Californie, le 20 mai 1937 pour tenter de devenir la première femme à effectuer un tour du monde, cinq ans après avoir été la première à traverser l’Atlantique en solitaire.

Les deux avaient disparu le 2 juillet après avoir décollé de Papouasie-Nouvelle-Guinée pour un trajet d’environ 4000 kilomètres. Le ravitaillement sur l’île Howland était prévu, mais ils n’y sont jamais parvenus.

Une piste issue d’images satellites sur Nikumaroro

En 2020, Mike Ashmore, ancien de la marine américaine, repère sur Apple Maps une forme évoquant une épave d’avion sur l’île de Nikumaroro, à près de 650 kilomètres au sud-est de Howland. « J’étais assis sur une balançoire le matin, en train de prendre un café avec mon chien », se souvient-il, interviewé par CNN. Il partage la capture d’écran sur un forum dédié à Earhart, hébergé par le TIGHAR (International Group for Historic Aircraft Recovery).

Le collectif a ensuite acquis d’autres images satellite montrant que l’objet apparaît pour la première fois le 27 avril 2015, peu après le passage du cyclone Pam. Ce puissant phénomène, l’un des plus intenses du Pacifique Sud, est arrivé à Nikumaroro par l’ouest et aurait déplacé des sédiments qui recouvraient l’objet, le rendant visible depuis les airs.

Des ossements retrouvés sur l’île en 1940 et des objets potentiellement liés à Earhart sont cités par les partisans de cette piste, tout comme l’analyse des communications radio de l’époque. Néanmoins, après plusieurs expéditions, aucune preuve définitive n’a été publiée jusqu’à présent.

Une autre hypothèse: un crash près de Howland

Une théorie avance que l’équipage aurait épuisé son carburant et que le Lockheed L-10 Electra se serait perdu en mer Pacifique près de l’île Howland.

En 2024, la société d’exploration océanique Deep Sea Vision a repéré des roches en forme d’avion à proximité de Howland, à 4875 mètres de profondeur. Parallèlement, Nauticos prépare des recherches sous-marines dans la même zone. Dave Jourdan, président de Nauticos, déclare que « les données primaires des garde-côtes et notre analyse des signaux radio ne corroborent absolument pas l’hypothèse de Nikumaroro », ajoutant que l’expédition actuelle représente selon lui la meilleure chance de retrouver l’appareil.

« Nous avons considérablement réduit la zone de recherche, et cette nouvelle expédition constitue à ce jour notre meilleure chance de retrouver enfin l’avion d’Amelia Earhart », affirme-t-il.

Perspective et conclusion

Qu’il s’agisse d’un naufrage en mer ou d’une disparition sur une île, le destin d’Amelia Earhart continue d’alimenter l’imaginaire et demeure l’un des mystères les plus célèbres de l’histoire de l’aviation, près d’un siècle après les faits.

Par Victorien Kissling

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